Fiction adulte

Et devant moi le monde – Joyce Maynard

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Elevée par une mère envahissante et un père à l’alcoolisme tabou, portées aux nues avec sa sœur pour leurs talents hors du commun, il n’est pas si facile pour la jeune Joyce de trouver sa place en ce monde. A 18 ans, bien qu’extrêmement douée, elle souffre d’anorexie et peine à nouer de véritables relations avec les jeunes de son âge, et plus encore avec les garçons. Lorsqu’elle publie dans le New-York Times Magazine un article sur sa génération, rien d’étonnant donc à ce qu’elle y prône la réclusion.

Cet article et la photo qui l’illustre pousse J.D.Salinger, alors retiré à Cornish, à entreprendre une relation épistolaire avec Joyce. Sous le charme de cette voix, Joyce abandonne ses études et part rejoindre l’écrivain de 53 ans, qu’elle imagine être son alter ego, dans sa tanière. Ensemble ils mènent une vie recluse, rythmée par un régime strict et de longues promenades. Joyce adule véritablement Salinger, mais il se montre de plus en plus autoritaire au fil des semaines et cherche à la façonner (tel un personnage de livre).  Il déteste en elle cette envie d’aimer le monde et d’en être aimé. Il la renvoie du jour au lendemain, et Joyce voit tout son univers s’écrouler.

Bien plus que la révélation d’une relation avec un homme célèbre, ce livre est un itinéraire de femme, un itinéraire chaotique, tendre, humain. Malgré les blessures irrémédiables, une incroyable force de vie se dégage de ses lignes. J’ai beaucoup aimé le recul que l’auteur prend sur sa vie, sa pudeur et ce qu’elle nous livre de sa place dans ce monde en tant que femme. On ne peut que s’identifier à Joyce Maynard, à ses souffrances, ses questionnements, sa façon bien à elle d’aimer le monde et la vie malgré tout.

Photo Céline ok

 

Céline

 

 

Et devant moi le monde, Joyce Maynard, Philippe Rey, 2011, Fiction Adulte, lien opac, 8-94 MAYN 0118 E

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