Le goût de la limace est un recueil de dix nouvelles intimistes. En quelques pages à peine, le lecteur partage un morceau de vie avec un protagoniste, et pénètre ses pensées les moins avouables, ses émotions et ressentis. Nous sommes tour à tour plongés dans l’esprit d’une jeune femme enceinte lors de la veillée funéraire de sa belle-mère, dans celui d’une adolescente qui s’imaginerait bien débarrassée d’une famille encombrante, d’un enfant qui hésite entre Pif Gagdet et une poignée de bonbons, ou encore d’une fille submergée par la fièvre.
Dès la première nouvelle, la force de suggestion du style m’a saisie. En quelques lignes je me suis retrouvée projetée au cœur de l’intrigue, des sensations et des relations entre les personnages. Les histoires sont brèves, et toutes partagent cette incroyable intimité, liées aux protagonistes mais aussi aux descriptions sensuelles et évocatrices.
Pas de coupure de plaisir dans la lecture de ces dix récits, avec un coup de cœur particulier pour Pluvier, qui m’a beaucoup amusée, et pour Sur la route du paradis où la tension dramatique est à son comble.
J’ai refermé ces pages la tête emplie d’images du quotidien, d’une certaine mélancolie liée aux souvenirs, et aussi d’une légère frustration, car j’aurais aimé continuer un peu le chemin avec tous ces êtres évoqués.
Céline
Le goût de la limace, Zoé Derleyn, Quadrature, 2017, Fiction Adulte, lien opac, 8-32 DERL 0525 G.
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